Bernard Buffet est un artiste expressionniste né à Paris le 10 juillet 1928 et mort à Tourtour le 4 octobre 1999. Peintre, aquarelliste, dessinateur, illustrateur et graveur, il réalise également des décors pour le théâtre et le ballet. Entré à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts en 1944, il y étudie pendant deux ans avec Eugène Narbonne. Son style se définit très tôt par des lignes noires et allongées, des formes anguleuses dans des tonalités de beiges et de gris. Quant à ses thèmes, ils sont variés : portraits, nus, paysages, horreurs de la guerre, mythologie, cirque ou natures mortes. En 1946, Bernard Buffet participe à ses premières expositions collectives au Salon d’automne, au Salon des indépendants ainsi qu’au Salon des peintres témoins de leur temps. Puis en 1947 a lieu à Paris sa première exposition personnelle au cours de laquelle le Musée national d’art moderne de Paris se porte acquéreur de Nature morte au poulet. À 22 ans, ses œuvres sont déjà exposées outre-frontières : New York, Londres, Bâle, Copenhague et Genève. En 1948, Maurice Garnier, galeriste et admirateur inconditionnel du jeune peintre, lui organise à chaque mois de février des expositions sur différents sujets. Puis, à partir de 1977, il lui consacre sa galerie créant aussi un fonds de dotation dans l’espoir qu’un jour, un musée lui soit dédié.

Bernard Buffet est récipiendaire de plusieurs prix et distinctions, notamment Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres (1959), du Chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur (1970) et de membre de l’Académie des beaux-arts (1974). Par ailleurs, en plus d’exposer partout à travers le monde, il fait aussi l’objet d’ouvrages importants écrits par des auteurs célèbres comme Maurice Druon et Louis Aragon. En 1955, la revue Connaissance des arts organise un référendum visant à désigner les dix meilleurs peintres de l’après-guerre. Bernard Buffet y remporte la première place. Puis, trois ans plus tard, une première rétrospective de son œuvre a cours à la galerie Charpentier de Paris. Elle sera suivie de nombreuses autres, tant en France qu’à l’étranger. La même année, il épouse Annabel Schwob et en fait sa muse qu’il ne cesse de peindre jusqu’à lui dédier, en 1961, une exposition intitulée « Trente fois Annabel Schwob. » À la même époque, il offre ses tableaux représentant la vie du Christ au musée du Vatican et ces derniers y sont exposés dans une salle particulière. En 1973, un musée à son nom est inauguré à Higashino au Japon.

Le grand critique d’art Pierre Descargues décrit l’œuvre de Buffet en ces termes : « Il témoigne puissamment du désarroi de notre époque. L'inaction de ses personnages, leur vie absurde, Bernard Buffet les exprime comme un mal dont on est soi-même victime, avec violence en se donnant soi-même tout entier à cette œuvre de vengeance, c'est-à-dire en y mêlant intimement l'amour et la haine ». Et Buffet de dire : « La peinture, on n’en parle pas, on ne l’analyse pas, on la sent. »