À Propos

Fondée en 1965 par Raphaël Shano, Art et Style est née du parcours inspirant d’un homme à la croisée des cultures et des arts. Immigrant d’origine égyptienne et artiste peintre de formation, M. Shano pose d’abord ses valises au Québec. Provenant du domaine du textile en Égypte, son talent et sa sensibilité artistique le mènent ensuite à être engagé comme peintre d’atelier dans une galerie montréalaise — une première porte d’entrée dans le monde de l’art professionnel.
Poussé par le désir de tracer sa propre voie, il ouvre sa toute première galerie sur la rue Sherbrooke, face à l’Université McGill. C’est là que débute l’aventure Art et Style. À l’époque, son local côtoie pour quelques années l’espace de la Galerie Clarence Gagnon dont le propriétaire est Gilles Brown.
Très tôt, Raphaël Shano se démarque par son engagement envers les artistes québécois. Il soutient, expose et vend activement les œuvres d’artistes d’ici, dont Bruno Côté, qui deviendra l’un des peintres les plus vendus par la galerie — un véritable tremplin pour sa carrière nationale.
Lorsque les coûts immobiliers deviennent trop élevés, M. Shano prend une décision audacieuse : déménager sa galerie à Westmount toujours sur Sherbrooke près du boulevard Décarie. Quelques années plus tard a suivi un déménagement à Baie -Saint-Paul, dans la région de Charlevoix, où l’ouverture se fit par alternance entre ses deux galeries. Suivant les saisons d’achalandage, celle de Baie -Saint-Paul était ouverte l’été et celle de Montréal était ouverte l’hiver. Ce déménagement marque un tournant important pour l’économie de Baie-Saint-Paul puisqu’il ne vient pas seul : il amène avec lui une clientèle fidèle, souvent issue du centre-ville de Montréal, habituée à la qualité de ses expositions. Grâce à ce transfert, il contribue à ouvrir la région à un nouveau tourisme culturel haut de gamme, attirant collectionneurs, amateurs d’art et curieux dans un coin du Québec qui allait devenir un haut lieu de l’art visuel.
À sa retraite, monsieur Shano ne laissa rien au hasard. Perfectionniste et profondément attaché à l’héritage d’Art et Style, il choisit de confier la galerie de Baie-Saint-Paul à une personne partageant sa vision et ses valeurs : Gilles Charest. Déjà collectionneur aguerri, client de longue date et propriétaire de la Galerie L’Harmattan, M. Charest représentait pour lui une continuité naturelle.
Ce passage de flambeau s’est fait dans le respect mutuel et dans la reconnaissance d’un homme – Raphaël Shano – dont l’éthique irréprochable et la chaleur humaine avaient marqué sa clientèle.
Aujourd’hui, Art et Style est la plus ancienne galerie de Charlevoix encore en activité. Elle poursuit sa mission première : faire rayonner l’art canadien. On y retrouve des œuvres de grands maîtres tels que Jean-Paul Lemieux, Marc-Aurèle Fortin ainsi que les artistes du Groupe des 7. La galerie continue aussi de mettre en lumière des artistes figuratifs contemporains dont les œuvres capturent avec sensibilité les paysages québécois et canadiens.
Fidèle à son ancrage régional, Art et Style célèbre également les icônes locales telles que René Richard et, bien sûr, Bruno Côté, dont le parcours reste intimement lié à l’âme et au rayonnement de la galerie depuis ses débuts.
Art et Style est bien plus qu’un lieu d’exposition : c’est une passerelle entre les générations, un témoin vivant de l’évolution de l’art québécois et canadien. Grâce à la vision de son fondateur et à l’engagement constant de ses propriétaires, Gilles Charest et depuis peu Marie-Andrée Bédard, la galerie continue d’écrire, jour après jour, une histoire ancrée dans la passion, le respect des artistes et l’amour du territoire.

C’est en 1990 que la galerie d’art L’Harmattan ouvre ses portes, au 90 rue Saint-Jean-Baptiste à Baie-Saint-Paul. En 1999, elle s’installe dans un lieu emblématique : l’ancienne maison du docteur Allard. Cette demeure, presque abandonnée à l’époque, a été entièrement restaurée par Gilles Charest, désireux de faire rayonner le patrimoine architectural de la ville. Maison de nombreuses fois photographiée par des visiteurs venus des quatre coins du monde, elle a eu plusieurs vies. Dès 1905 et jusqu’en 1968, elle fut la résidence du docteur Allard, qui y exerçait sa pratique médicale tout en offrant un service de pharmacie jumelé à un travail d’apothicaire. Dans les années 1970, alors que les commerces migraient vers les centres commerciaux, une petite librairie y a pris racine. De 1975 à 1981, La Librairie L’Escale a insufflé une nouvelle énergie au lieu. Puis, en 2000, après une restauration complète, la maison est devenue la galerie d’art L’Harmattan. Un nom évocateur, choisi pour son assonance poétique — l’art m’attend —, mais aussi pour sa signification : un vent chaud et sec soufflant du Sahara vers l’Afrique de l’Ouest. Un souffle qui évoque à la fois la chaleur, la traversée, et le mouvement — tout comme l’art qu’on y découvre. À ses débuts, la galerie proposait une grande diversité de styles : des œuvres abstraites y côtoyaient des toiles plus figuratives, parfois très traditionnelles. Un jour, monsieur Charest a pris une décision audacieuse : réorienter la ligne artistique de la galerie. Il a choisi de représenter uniquement des artistes dont la démarche s’inscrit dans la création contemporaine — entre abstraction pure et figuration imaginative. Un pari risqué, mais profondément aligné avec sa vision de l’art : vivante, actuelle, audacieuse. Cette transition a permis à la galerie de s’imposer comme une référence dans le monde de l’art contemporain. Elle propose aujourd’hui des œuvres issues d’univers proches du Refus global, des Plasticiens, et même d’artistes plus rares sur le marché, comme Alfred Pellan et Jean-Philippe Dallaire. Le nom de L’Harmattan revient désormais souvent dans les discussions de collectionneurs avisés. L’équipe en fait une fierté quotidienne : celle de partager ces œuvres avec les visiteurs. Les artistes qui y sont présentés ont tous des parcours remarquables. Certains figurent dans des collections muséales et ont réalisé des œuvres d’intégration à l’architecture (1%). D’autres brillent sur la scène internationale ou font rayonner la galerie grâce à leur présence dans des galeries canadiennes de renom et dans de prestigieux Art Fairs américains. Le succès de L’Harmattan — soit plus de 35 belles années d’histoire dans le monde de l’art — repose sur la vision que son propriétaire lui a insufflée, mais aussi sur le travail d’équipe entre les professionnels qui l’animent et les artistes qui y sont représentés. C’est une véritable fierté partagée, car nulle part ailleurs dans Charlevoix on ne retrouve sous un même toit un Borduas ou bien un Riopelle ainsi qu’un artiste de notre époque, engagé dans une démarche actuelle.